Dans le paysage des hautes écoles suisses, les hautes écoles spécialisées (HES) sont à la fois équivalentes mais différentes des autres types de hautes écoles. Les HES sont orientées vers la pratique avec des voies d’études qui préparent les étudiants au monde du travail et des activités dans la recherche appliquée et le développement (Ra&D). Les études en HES visent un haut niveau d’employabilité avec un bachelor professionnalisant dans la plupart des filières. Les HES forment selon le credo « de la pratique pour la pratique ». Ci-dessous, voici les neufs points qui définissent le profil HES:
1. Enseignement dans les hautes écoles spécialisées
Les enseignant-e-s des HES sont un facteur de réussite primordial pour le profil l HES. Les conclusions de leurs recherches doivent être mises en pratique dans le monde du travail et leur retour d’expérience doit être intégré à l'enseignement. Par conséquent, il est important de favoriser les emplois à temps partiel des enseignant-e-s et d'inciter les milieux économiques, sociaux et culturels à encourager l'enseignement au sein des HES. Grâce à cela, les enseignants exercent ou ont déjà exercé une activité pertinente au regard de la pratique. De plus, ils connaissent le système de formation suisse et le profil propre aux HES. Les études en HES reposent donc à parts égales sur les approches pratiques et scientifiques. Les HES sont prédestinées à l'utilisation de nouvelles méthodes d'enseignement numérique qui recourent aux dernières technologies.
2. Recherche appliquée et développement
Les cursus d'études en HES doivent être étroitement liés à la Ra&D. Très proche de la pratique, la Ra&D est financée aussi bien par des fonds externes que par des sources de financements internes. Dans le domaine de la Ra&D, il importe de créer des conditions équivalentes à celles des universités ou des EPF. Certaines ressources extérieures profitant à la Ra&D, par exemple les fonds d’Innosuisse, doivent mieux cibler tous les départements et besoins des HES.
3. Employabilité
Le taux élevé d'employabilité des diplômé-e-s HES est l'un des arguments majeurs plaidant pour des études en HES. L'accès direct au marché du travail sans longue période d'initiation est dans l’intérêt des diplômé-e-s et des employeurs. Ainsi, les stages pratiques de longue durée après les études n'ont pas lieu d’être. Pour que l'employabilité au terme des études HES puisse être garantie, un échange institutionnel entre les HES et les milieux économiques, sociaux et culturels sont nécessaires. Le contact permanent entre les diplômé-e-s HES et les responsables des HES garantit une optimisation continue du profil HES avec un regard à la fois interne et externe. Il convient par conséquent, dans la mesure du possible, d'inclure les milieux économiques, sociaux et culturels dans le processus de développement des HES. Nous demandons par ailleurs de tous les acteurs (étudiant-e-s, enseignant-e-s et directions) un engagement clair en faveur de la marque «HES».
4. Admission
Le profil des diplômé-e-s HES est fortement marqué par l'expérience pratique acquise avant les études. Celle-ci provient d'une part de la formation professionnelle qui conduit à la maturité professionnelle et d'autre part des titulaires d'une maturité gymnasiale qui s'orientent davantage vers les HES. Ces derniers doivent acquérir au minimum un an d'expérience professionnelle dans leur domaine d’études respectif avant la fin de formation. L'accessibilité aux stages en entreprises pour les titulaires d'une maturité gymnasiale doit être améliorée. La perméabilité entre les différentes voies de formation est une force qui doit être garantie.
5. Formation continue
Les nouvelles tendances qui influencent le marché du travail doivent être reprises et intégrées à l'offre de formation continue. Il faut empêcher tout développement désorganisé, en particulier dans la désignation des filières d’études. La qualité des formations continues des hautes écoles doit être assurée dans le cadre de l'accréditation institutionnelle ou d’une autre manière comme par exemple via des évaluations. Les acquis pratiques et scolaires antérieurs doivent pouvoir être pris en compte.
6. Niveaux au sein des hautes écoles selon le système de Bologne
Le système de Bologne reconnait trois niveaux (bachelor, master, doctorat) dans les hautes écoles. La poursuite des études au 3e niveau doit être possible pour les diplômé-e-s HES en Suisse. Cela peut se faire grâce à des coopérations ou, à moyen terme, grâce à des offres indépendantes. L'objectif est notamment d’assurer la relève dans les HES. Le profil propre aux HES qui est un mélange entre les sciences, la pratique et la Ra&D doit être ancré dans les trois niveaux d'études.
7. Collaboration et mobilité
Bien qu'en position de concurrence avec ses pairs, une HES collabore avec d'autres hautes écoles en Suisse et à l'étranger. Ces collaborations encouragent l'excellence des HES, tout en garantissant la diversité de l'offre et les caractéristiques qualitatives de la marque «HES» attendues par les milieux économiques, sociaux et culturels. De plus, la mobilité et les échanges d’étudiant-e-s et d’enseignant-e-s en Suisse et à l'étranger sont encouragés.
8. Identité et implication décisionnelle
Le profil HES est une identité qui doit être utilisée pour le développement futur des HES. Par conséquent, le profil HES doit être représenté par des personnes légitimes au sein des instances et services liés à la politique des hautes écoles et à la promotion de l'innovation. Ces personnes en lien avec les HES devraient participer activement aux décisions au sein de ces instances.
9. Désignation
Une «HES» doit être clairement reconnaissable en tant que telle. La désignation officielle en anglais est «University of Applied Sciences».